Chaque année, environ 4 500 milliards de mégots de cigarette sont jetés dans le monde, ce qui en fait le déchet le plus répandu sur Terre. La pollution liée aux mégots est catastrophique, car les substances qu’ils contiennent se répandent dans l’eau et les nappes phréatiques. Les techniques de filtration actuelles peinent à éliminer ces particules nocives.
Face à ce problème, la solution est simple : il suffit de jeter les mégots dans des points de collecte disponibles, et d’avoir des cendriers pour stocker les mégots. En France, le service public et les entreprises déploient ensemble un réseau de cendriers sur le territoire pour encourager le tri et le recyclage des mégots.
Le principal coupable de la pollution des mégots est un dérivé de plastique : l’acétate de cellulose. Voici nos explications sur son rôle dans la pollution des mégots.
Un mégot de cigarette est une véritable « soupe chimique » concentrée. Son composant principal est le filtre, constitué à 95% d’acétate de cellulose, un polymère issu de la production textile, mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. La fabrication de ce matériau nécessite notamment de l’acide acétique et du coton de qualité supérieure.
S’y ajoutent plus de 7000 substances chimiques différentes selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) : des résidus de tabac, du goudron, des métaux lourds (plomb, mercure, arsenic), des composés cancérigènes (benzène, formaldéhyde), ainsi que de la nicotine.
Une fois jeté, chaque mégot devient une capsule toxique capable de contaminer jusqu’à 500 litres d’eau avec ce cocktail de matières nocives.
L’acétate de cellulose est travaillé sous forme de fibre ultra-fine, avec une épaisseur environ six fois plus fine qu’un cheveu humain. Ces fibres sont assemblées en un faisceau compact de 12 000 filaments, formant un matériau composite unique. Son processus de fabrication implique l’utilisation de plastifiant appelé triacétine qui permet de lier les pièces entre elles.
Cette structure spécifique crée un réseau dense qui agit comme un labyrinthe microscopique : lors de la filtration, une partie des particules et substances toxiques est censée rester piégée dans ce maillage. Le niveau de filtration dépend notamment de la qualité du fil utilisé.
Le filtre est ensuite enveloppé dans des plaques de papier poreux pour maintenir sa cohésion et permettre le passage de l’air lors de l’aspiration.
La structure moléculaire complexe de l’acétate de cellulose, dérivé des matières plastiques, le rend particulièrement résistant à la biodégradation.
Les liaisons chimiques créées lors de sa production sont difficiles à briser pour les micro-organismes naturellement présents dans l’environnement. Le code de l’environnement classe d’ailleurs ce produit parmi les matériaux à fort impact écologique.
C’est pourquoi il peut mettre jusqu’à 15 ans pour se décomposer, tout en libérant des microplastiques dans les états intermédiaires de dégradation.
Le recyclage de l’acétate de cellulose est faisable, mais ce n’est pas un jeu d’enfant. Il faut passer par plusieurs étapes de recyclage :
Chaque étape demande de la précision, ce qui permet aux filtres d’avoir une seconde vie !
En France, on estime entre 20000 et 25000 tonnes la quantité de mégots jetés chaque année. À peine 5 % sont recyclés ou collectés pour un traitement spécifique.
Des innovations récentes permettent de transformer les mégots en nouveaux matériaux utiles. Par exemple, l’entreprise française écomégot a développé un procédé permettant de transformer les filtres en panneaux de sensibilisation à la pollution des mégots !
Depuis le 1er janvier 2021, ce sont les fabricants de tabac qui doivent financer le nettoiement du déchet mégot via l‘éco-organisme Alcome, selon le principe du « pollueur-payeur ». Cette organisation, financée par l’industrie du tabac à hauteur de 80 millions d’euros par an, accompagne les collectivités dans la mise en place de solutions de nettoiement. Écomégot gère la suite du processus avec la collecte et le recyclage des mégots , notamment par l’installation de cendriers urbains et le développement de filières de traitement.
Il existe plusieurs alternatives aux filtres en acétate de cellulose. Tout d’abord, il y a les filtres biodégradables, souvent fabriqués à partir de fibres naturelles comme le chanvre, le bambou ou le coton, qui se décomposent plus rapidement.
Certaines marques explorent aussi des filtres compostables, conçus pour se dégrader complètement sans laisser de résidus toxiques. Enfin, il y a l’option de passer au sans filtre, ce qui réduit la pollution, même si cela peut être moins agréable pour les fumeurs.
Le saviez-vous ? En 1953, l‘industrie du tabac a développé un filtre qui brunit volontairement au contact de la fumée. Cette astuce marketing, inventée par Claude Teague pour R. J. Reynolds Tobacco Company, visait simplement à donner l‘illusion d’une filtration efficace, sans rendre pour autant les cigarettes moins nocives.
Les filtres biodégradables représentent une solution prometteuse, mais leur efficacité dépend de leurs conditions d’utilisation. Bien que leur production soit plus écologique, les états de dégradation nécessite toutefois des conditions très spécifiques, qui n’existent pas dans la nature.
En laissant penser aux consommateurs de tabac qu’ils représentent une alternative plus écologique, les filtres biodégradables peuvent encourager leur abandon dans la nature : une solution contre-productive.
Pour réduire cette pollution, plusieurs actions techniques s’imposent :
Pour les collectivités et entreprises qui souhaitent agir, des produits et solutions sont disponibles : installation de points de stockage et cendriers, connexion aux réseaux de recyclage comme écomégot, et mise en place de techniques de sensibilisation innovantes.
Le recyclage des mégots reste un défi majeur, mais les nouvelles technologies et matériaux offrent des perspectives encourageantes pour l’avenir.
Pour trouver les points de collecte, connectez-vous sur le site d’Alcome qui répertorie le stock des cendriers publics. Vous pouvez y consulter les détails de chaque point et ajouter vos favoris pour un accès rapide.
Le processus implique la séparation de la matière (notamment la membrane d’acétate) des autres composants comme le vernis et le nitrate. Après nettoyage, le produit de remplacement obtenu peut être utilisé dans différentes applications, comme des matériaux de construction. Chez écomégot, nous transformons cette matière en un nouveau polymère plastique qui sert à la fabrication de panneaux de sensibilisation. L’idée étant d’être cohérent dans notre offre et ne pas créer un nouveau déchet jetable mais plutôt un outil qui serve notre message. Une vision de la circularité.
Le prix des filtres écologiques est environ 15% plus élevé qu’un filtre standard, principalement en raison du document de traçabilité requis et de l’utilisation de fibres naturelles.
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