En réaction au constat des scientifiques selon lequel fumer était cancérigène, l’industrie du tabac a popularisé, dans les années 50, le filtre à cigarette.
À l’époque, l’introduction des filtres était ainsi censée répondre à une préoccupation majeure : celle de la nocivité de la fumée de cigarette. On pensait que ce simple ajout pouvait réduire l’exposition aux substances toxiques.
Toutefois, nous savons aujourd’hui que non seulement le filtre pollue gravement l’environnement, et qu’il représente un vrai fléau pour notre planète, mais qu’il ne limite de plus, aucunement les risques pour la santé des fumeurs. Ce qui semblait être une avancée pour la santé publique est en réalité devenu un problème environnemental de taille.
Alors, quel impact le filtre et ses composants ont-ils sur l’environnement ? De quoi est composé un filtre de cigarette ? Quel est l’impact de cette pollution sur les écosystèmes ? Écomégot vous dit tout !
La composition des filtres est un facteur déterminant dans leur durée de dégradation et dans la pollution qu’ils génèrent. Saviez-vous que la mousse des filtres se compose généralement d’une matière plastique, l’acétate de cellulose, et qu’ils ne sont pas biodégradables ?
Acide cyanhydrique, nicotine, ammoniac, arsenic, mercure, goudron ou encore plomb : les filtres à cigarette contiennent également des substances toxiques, ce qui aggrave encore leur impact environnemental. Ces substances, en plus d’être extrêmement dangereuses pour la santé humaine, contribuent également à l’acidification des sols et à la contamination des ressources en eau. Les produits chimiques, lorsqu’ils sont libérés dans l’environnement, peuvent altérer gravement les sols, nuire à la biodiversité et perturber les écosystèmes aquatiques.
Mais les filtres ne sont pas les seuls responsables de la pollution liée à la cigarette. La culture du tabac contribue elle aussi de manière significative à la déforestation, aux émissions de CO2 et à la perte de biodiversité. Gourmande en eau, elle accentue par ailleurs la pression sur les ressources en eau potable. On estime qu’une personne qui fume un paquet de cigarettes par jour pendant 50 ans aura indirectement contaminé 1,4 million de litres d’eau.
Il est donc important de prendre en compte l’ensemble du cycle de vie d’une cigarette, de la culture à la consommation, afin de mieux comprendre l’impact écologique de l’industrie du tabac.
Par ailleurs, les mégots de cigarettes représentent près de 40 % des déchets récupérés dans les villes et sur les plages. Or, selon le Centre d’information sur l’eau, un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau : à l’échelle mondiale, les répercussions sur les ressources en eau sont catastrophiques.
La principale cause de ce problème ? Sans aucune surprise, les filtres des cigarettes. En effet, 90% des 6 000 milliards de cigarettes fumées chaque année sont dotées d’un filtre, et 66 % d’entre elles finissent dans la nature. Si les filtres se dégradent entre 1 et 2 ans, ce n’est pas le cas de l’une des matières plastiques qui les composent : l’acétate de cellulose. Cette matière plastique met environ 12 années à se décomposer et finit par se fragmenter en microplastiques qui sont ingérés par la faune, contaminant ainsi toute la chaîne alimentaire : le mégot peut ainsi se retrouver dans nos assiettes !
Tous les filtres de cigarette ne sont pas en plastique, certains sont fabriqués à partir de fibres végétales ou de charbon. S’ils sont moins polluants, ces filtres de cigarette restent peu adoptés par les fumeurs.
Par ailleurs, qu’il soit en plastique, en carton, en fibres végétales ou au charbon, une fois utilisé, le filtre de cigarette est imprégné de tous les produits toxiques précités, comme la nicotine et le goudron. Ces filtres dits biodégradables peuvent ainsi être contre-productifs si les fumeurs pensent que jeter leur mégot n’aura pas d’incidence sur l’environnement.
Bien que les filtres de cigarette aient été conçus pour réduire la quantité de particules et de substances toxiques inhalées, ils ne parviennent pas à éliminer les produits chimiques cancérigènes présents dans la fumée.
Les fibres plastiques qui les composent ne retiennent en réalité que très peu des substances toxiques contenues dans la fumée, telles que la nicotine, le monoxyde de carbone, l’arsenic, ou encore le goudron. En réalité, cette mousse n’a qu’un impact marginal sur la réduction des risques liés à la consommation de tabac, qui demeure l’une des principales causes de cancer, de maladies cardiaques et respiratoires.
Différentes études ont par ailleurs démontré que le filtre de cigarette en mousse pouvait même donner un faux sentiment de sécurité, incitant les fumeurs à inhaler plus profondément, et augmentant ainsi leur exposition aux substances toxiques.
Bien que l’industrie du tabac ait largement vanté les filtres en mousse comme une avancée pour la santé publique, ils sont en réalité peu efficaces et ne font qu’ajouter une couche de pollution plastique supplémentaire à l’environnement, sans améliorer réellement la sécurité des fumeurs.
Retrouvez tous nos articles dédiés sur les effets du tabagisme sur la biodiversité depuis notre blog !
Face à ce problème, plusieurs solutions existent pour limiter l‘impact des mégots de cigarettes sur l’environnement. La prise de conscience collective est un premier pas essentiel pour amorcer un changement.
Si certains fumeurs jettent leur mégot par terre par manque de civisme, d’autres pensent que ces déchets sont biodégradables. Ainsi, l’objectif est simple : à travers différentes actions, l’idée est de transformer et d’inculquer les bons gestes, pour que chaque fumeur puisse adopter des comportements éco-responsables et ne jette plus ses déchets au sol.
Le simple fait de jeter son mégot dans un cendrier adapté, et non par terre, peut en effet réduire de manière significative l’empreinte écologique de chaque fumeur.
L’instauration de zones dédiées à la gestion des déchets de cigarettes, notamment à travers la création d’espaces zéro mégot, constitue une autre solution efficace. Ces espaces équipés de cendriers spécialement conçus pour éviter la pollution par les mégots peuvent être installés dans les villes, les parcs, les jardins publics, ainsi qu’au sein des entreprises.
Éco-conçus et fabriqués de manière responsable, les cendriers muraux, les cendriers de sondage, ou encore les cendriers sur pied écomégot offrent aux fumeurs un moyen facile et pratique de se débarrasser de leurs déchets, tout en réduisant leur impact environnemental !
À l’instar de tous les plastiques, le mégot et la mousse en acétate qui le compose peuvent eux aussi être recyclés ! À partir des déchets récupérés, écomégot fabrique en ce sens des panneaux de sensibilisation. L’objectif est de réduire la demande de nouvelles matières plastiques, mais aussi de promouvoir l’économie circulaire, où les déchets sont réutilisés pour créer de nouveaux objets utiles.
Retrouvez davantage d’informations sur l’impact du mégot en plastique sur l’environnement et le prix de l’industrie du tabac sur la biodiversité depuis notre blog dédié !