Les mégots de cigarette représentent l’une des formes les plus courantes de pollution dans le monde. Saviez-vous que le mégot de cigarette est le 1er déchet individuel jeté sur terre ? Chaque année en France, on estime entre 20 000 à 25 000 tonnes la quantité de mégots jetés. Malheureusement, leur effet sur l’environnement et notre santé est souvent négligé.
En ville comme dans la nature, les mégots jetés peuvent facilement se retrouver dans les cours d’eau et les océans. Problème : durant son temps de décomposition particulièrement lent, le déchet libère une multitude de composés toxiques liés au tabac. Au-delà de soulever des problèmes majeurs pour les écosystèmes aquatiques, ce fléau peut par ailleurs avoir des répercussions importantes sur notre chaîne alimentaire.
Alors comment un mégot de cigarette jeté dans la nature peut-il se retrouver dans la nourriture que nous ingérons au quotidien ? Réponse dans cet article.
Si de nombreux fumeurs pensent que le filtre du mégot de cigarette est fabriqué en coton, il se compose toutefois d’acétate de cellulose, des fibres plastiques non biodégradables. Une étude menée par le ministère de la Transition écologique montre en ce sens qu’un mégot peut mettre plus de 10 ans à se dégrader.
Au-delà de mettre plusieurs années à se désintégrer, les déchets plastiques se fragmentent en microplastiques et nanoplastiques, des particules invisibles à l’œil nu, mais extrêmement polluantes.
En plus du filtre, le mégot de cigarette contient des résidus de tabac brûlé, hautement toxiques. On retrouve au cœur de ces déchets des produits chimiques cancérigènes, des métaux lourds et d’autres éléments nuisibles à notre organisme. Lorsqu’il est jeté, le mégot libère ces différentes toxines dans l’environnement, affectant la faune et la flore locales.
Bon à savoir : au-delà des filtres, la production de cigarette est particulièrement néfaste pour l’environnement. La culture du tabac nécessite l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques, qui contaminent les sols et les sources d’eau douce et affectent ainsi les écosystèmes. C’est donc toute l’industrie du tabac qui est mise en cause.
Pour tout savoir sur la pollution de l’eau induite par les mégots, consultez notre article dédié !
Mégot, pollution et eau sont étroitement liés. En effet, toujours selon l’étude précitée, un mégot pollue à lui seul 500 litres d’eau. Lorsqu’un mégot est jeté dans la rue, son trajet ne s’arrête pas là : il est emporté par le vent et les eaux de pluie pour rejoindre les caniveaux, puis il se faufile à travers les égouts jusqu’à atteindre les cours d’eau environnants. Rivières, lacs, océans, tous trois sont touchés par le mégot de cigarette et sa pollution.
Déchet marin le plus fréquent, on estime que 40% des mégots jetés au sol dans le monde finissent leur course dans l’océan : un chiffre vertigineux lorsque l’on sait que chaque année dans le monde 4 300 milliards de mégots, soit une moyenne quotidienne de 12 milliards, sont jetés.
Une fois dans l’océan, ce déchet n’a pas terminé de polluer l’eau. Comme nous l’avons expliqué, le temps de décomposition d’un filtre de cigarette peut prendre jusqu’à 10 ans. Autant de temps pour libérer des centaines de milliers de microparticules plastiques contenues dans l’acétate de cellulose, matière utilisée pour concevoir les filtres de cigarette.
Au-delà du filtre, l’acide cyanhydrique, la naphtalène, la nicotine, le cadmium, l’arsenic, et le mercure contenus dans ce déchet se dissolvent dans l’eau et menacent les écosystèmes aquatiques ainsi la vie marine.
Vous l’aurez compris, la faune marine est directement menacée par les mégots de cigarette. Il n’est pas rare que les poissons confondent ces déchets avec de la nourriture : ces derniers flottent à la surface de l’eau, ce qui les rend facilement accessibles pour les espèces qui se nourrissent près de la surface. Certaines se nourrissent également de petits débris présents dans les profondeurs, ce qui peut les amener à ingérer ces mégots de cigarette.
Lorsqu’ils sont ingérés, les produits chimiques nocifs présents dans les mégots, tels que la nicotine, les métaux lourds, et les produits de combustion, se dissolvent dans l’estomac des poissons. Cela entraîne des lésions tissulaires, des perturbations hormonales, des problèmes de reproduction, ou encore une diminution de la croissance.
Une étude publiée dans le Journal Tobacco Control montre en ce sens que 5 mégots par litre d’eau suffisent à tuer un poisson.
Lorsque nous consommons du poisson qui a été en contact avec des mégots de cigarette, il y a un potentiel transfert des substances nocives présentes dans les déchets vers notre organisme :
Les risques cancérigènes liés au tabac et ses déchets ne sont pas à prendre à la légère. Les hydrocarbures présents dans les mégots de cigarette sont connus pour être cancérigènes. Une exposition à long terme peut de plus augmenter le risque de développer certains types de cancer, notamment ceux des voies respiratoires, du système digestif et de la peau. Si les poissons ont accumulé ces toxiques dans leurs tissus, leur consommation peut exposer à ces risques.
Pour éviter que la décomposition des mégots dans l’eau ne vienne également dégrader notre environnement et notre santé, écomégot propose une solution clé en main en cinq volets :
Aujourd’hui, écomégot c’est : 2 000 cendriers installés en France en 2024, 50 millions de mégots traités au cours de l’année, et 10 019 piscines olympiques d’eau préservées.
Les mégots de cigarette, jetés dans la nature ou en ville, représentent un danger de taille pour l’environnement. Leur filtre, constitué de fibres plastiques non biodégradables, peut mettre jusqu’à 10 ans à se décomposer. Pendant ce temps, ils libèrent des substances toxiques dans les eaux, comme de l’acide cyanhydrique, des métaux lourds et de la nicotine affectant toute la chaîne alimentaire, des écosystèmes aquatiques aux espèces marines, jusqu’aux consommateurs.
La collecte et le recyclage des mégots sont essentiels pour limiter leur impact sur la nature. En installant des cendriers sécurisés dans les villes, les plages et les entreprises, des solutions comme écomégot contribuent à réduire la quantité de ces déchets plastiques. Une fois collectés, les filtres peuvent être recyclés et valorisés, réduisant ainsi leur présence dans les eaux et limitant leur impact sur les écosystèmes. Nos équipes sensibilisent par ailleurs le grand public (fumeurs ou non) à l’importance de la gestion des déchets issus de l’industrie du tabac.
