À l’ère du plastique et de la surconsommation, les déchets prennent de plus en plus de place dans nos vies. En France, on choisit encore l’enfouissement et l’incinération comme la première solution de traitement des déchets.
Parmi tous ces déchets, les mégots de cigarette ont un impact écologique terrible, avec 20 000 à 25 000 tonnes jetées chaque année. Depuis la loi anti-gaspillage de 2020 (AGEC), la gestion des mégots et du tabagisme est obligatoire pour les entreprises et collectivités.
Afin d’endiguer cette pollution invisible et massive, il existe des organismes dont la mission est la collecte et la valorisation du filtre en plastique des cigarettes.
Découvrez comment Keenat et sa solution écomégot transforment ces déchets en matériaux recyclés.
Le Sénat définit la valorisation des déchets comme » le réemploi, le recyclage ou toute autre action visant à obtenir, à partir des déchets, des matériaux réutilisables ou de l’énergie » (loi du 13 juillet 1992). On peut distinguer différents types de valorisations :
Valorisation énergétique : incinération avec récupération de chaleur/électricité.
En France, nous ne parvenons pas à valoriser plus de 10 % de nos déchets, contrairement aux Suisses (40%) ou aux Allemands. En effet, grâce à des systèmes d’incitations (la consigne pfand en Allemagne) ou de dissuasion (le sac-poubelle à 3 euros pièce en Suisse), les pays voisins ont amorcé un mouvement durable de participation active à la valorisation des déchets.
Afin de rattraper le retard français et de mieux intégrer nos déchets à des boucles vertueuses (économie circulaire) de sobriété, sans gaspillage ni surconsommation inutile, de nombreuses initiatives ont été prises à l’échelle locale ou nationale.
Conscient du grave problème que représente la pollution plastique et toxique, le gouvernement a mandaté des organismes comme Citéo ou Alcome. Leur but ? Promouvoir une véritable action sur la filière déchets, autant de communication que de traitement des matériaux.
D’un autre côté, les initiatives citoyennes fleurissent, et des entreprises émergent spécialisées dans la valorisation des déchets, comme les recycleries ou les composts de quartier, mais aussi de recyclage des déchets les plus problématiques. Parmi eux, la cigarette est l’ennemi numéro 1 en termes de pollution, sa petite taille n’empêchant pas de très grands dégâts.
Avec 40 milliards de mégots jetés chaque année en France (soit 500 tonnes), ils représentent 40 % des déchets marins et sont responsables de la pollution de 500 L d’eau par mégot.
Des organismes et instituts d’autorité comme l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) avertissent de la bombe à retardement que représente le tabagisme pour la santé publique. Selon une étude de la Ligue contre le cancer, le tabac est la première cause de mortalité évitable et prématurée dans le monde, responsable de 75 000 décès annuels (soit 13 % des décès survenus en France).
Les filtres de cigarettes, composés d’un dérivé de plastique appelé acétate de cellulose, se retrouvent dans nos cours d’eau, dans notre eau potable ou dans nos nappes phréatiques. Là, ils pollueront durant des années l’eau et la terre en y répandant leurs substances toxiques et leurs microplastiques.
La loi française se fait ferme et bienveillante concernant les fumeurs : avertis depuis longtemps des dangers de la cigarette, ils sont aussi dissuadés par le prix croissant du tabac. Plutôt que de culpabiliser les fumeurs sur leur addiction, il est plus efficace de mettre en place des incitations douces, les nudges. Par exemple, le fait de créer des espaces fumeurs qui mettent à l’abri du tabagisme passif les populations sensibles tout en favorisant la collecte des mégots.
Ce processus est encadré par deux lois :
Enfin, la récente loi Anti-Tabac du premier juillet 2025 élargit le nombre de lieux où fumer une cigarette sera interdit. Dans ce mouvement collectif du Sans Tabac, les collectivités et entreprises recevant du public peuvent installer des cendriers ou bornes de collectes des filtres de cigarette.
La législation française prévoit des sanctions lourdes pour dissuader les fumeurs de jeter leurs mégots. Depuis la loi Anti-Tabac du premier juillet 2025, les lieux où s’appliquent la loi Anti-Tabac ont été élargis, et les sanctions s’appliquent sur un territoire plus large.
Désormais, l’amende de classe 4 et de 135 euros s’applique également aux citoyens qui fument sur les plages, devant les écoles ou sous les abribus. Les gérants d’établissements qui dédaignent le sujet grave de la pollution des mégots s’exposent quant à eux à des sanctions de 1 500€.
Écomégot est un organisme de la filière de recyclage des produits du tabac soutenu par Alcome et les institutions publiques. Notre processus de valorisation des mégots est soigneusement pensé pour engranger durablement le phénomène nocif de la pollution des mégots.
Au moyen de cendriers et bornes de collecte stratégiquement placés près des zones fumeurs, nous collectons tous les mégots accumulés dans les gares, lieux publics, entreprises privées, et partenaires. Ainsi, Keenat peut obtenir un volume de mégots suffisant pour les recycler dans les usines de Nouvelle-Aquitaine.
Une fois arrivé au centre de recyclage, chaque mégot collecté passe par un processus de tri ultra-précis. Des machines spécialisées séparent mécaniquement les filtres en acétate de cellulose (un plastique recyclable) des résidus toxiques de tabac et de papier.
Les filtres sont ensuite broyés finement, avant de passer dans un four thermique breveté fonctionnant à 200°C. Cette étape élimine sans eau ni solvant les 4 000 substances toxiques (comme l’arsenic ou la nicotine). Résultat : une poudre d’acétate de cellulose prête à être transformée.
La poudre dépolluée est compressée à haute température dans des moules industriels. Le plastique du filtre se transforme en plaques rigides. Le tabac résiduel est brûlé pour que la méthanisation crée du compost ou de l’énergie.
Les plaques recyclées deviennent enfin des supports pédagogiques, comme des panneaux de sensibilisation pour les établissements publics. La reconnaissance par Alcome en fait un partenaire recommandé pour tous les acteurs publics et privés qui veulent s’engager dans une démarche RSE durable.
La valorisation des mégots, et plus généralement des déchets, est une tentative de réintroduire de l’économie circulaire dans nos sociétés habituées au jetable et au single-use. Plutôt que de confier l’avenir des déchets plastiques à des techniques marketing agressives et de greenwashing, chacun s’accorde pour revenir à du bon sens, même si celui-ci implique de la sobriété.
Comme les bouteilles de lait consignées de nos grands-parents (actuellement appliqué en Allemagne et en Suisse, et cela fonctionne), les épluchures de légumes utilisées en compost ou en nourriture pour la basse-cour, il est important de réintroduire ces gestes simples, mais efficaces dans nos quotidiens.
En comprenant le côté économie circulaire et bon sens de la valorisation, nous évitons de déplacer le problème ou de cacher sous le tapis la pollution plastique que nous n’aimons pas traiter.
Cette prise de conscience aura aussi bien des conséquences directes que des bienfaits de long terme :
Réduction des coûts : moins de nettoyage pour les collectivités.
Des solutions simples, accessibles et durables existent, avec des aides ou des kits qui facilitent l’insertion de la valorisation des déchets dans une démarche RSE déjà en cours :
Vous êtes responsable RSE et avez un projet de valorisation des mégots dans votre organisme ? Parlez de votre projet sans tabac avec un expert écomégot.