Avec l’essor de la cigarette électronique, les habitudes de consommation de nicotine ont changé. Moins polluante que le tabac classique sur certains aspects, la vape n’est pas pour autant exempte d’impact environnemental.
Une question revient souvent chez les vapoteurs responsables : que faire des flacons d’e-liquide vides ? Peut-on les recycler ? Les experts écomégot font le point.
Avec l’essor du vapotage en France, les utilisateurs de cigarette électronique génèrent de nouveaux déchets liés aux liquides et à leur conditionnement. Le flacon d’e-liquide, en plastique (PET, PEHD), et parfois en verre, fait partie des produits les plus couramment utilisés dans le matériel de vape. Chaque mois, ce sont des milliers de flacons qui finissent à la poubelle.
Pourtant, leur recyclage est encore largement méconnu, voire négligé. Si le vapotage est parfois présenté comme une alternative plus responsable au tabac classique, la gestion de ses déchets, elle, reste un véritable défi pour l’environnement. La question se pose alors : peut-on recycler les flacons d’e-liquide, et si oui, comment le faire correctement en France ?.
Le contenant est la plupart du temps en plastique recyclable, mais peut aussi inclure des éléments non recyclables comme une pipette, une sécurité enfant, un bouchon d’un plastique différent, des étiquettes autocollantes… Tous ces plastiques compliquent le tri, surtout lorsqu’ils sont très petits.
À l’intérieur, un flacon d’e-liquide contient un mélange de substances destinées à être vaporisées : propylène glycol, glycérine végétale, arômes alimentaires, et éventuellement de la nicotine. Une fois le flacon vidé, des résidus de liquide persistent, notamment de la nicotine, une substance particulièrement toxique pour l’environnement, même à très faible dose.
Le tri et le traitement adéquat des flacons usagés s’inscrivent donc dans une démarche essentielle de prévention de la pollution chimique. L’objectif est double : éviter la contamination des sols et des nappes phréatiques par la dispersion de substances nocives, comme la nicotine, en cas d’enfouissement, et limiter l’émission de fumées toxiques lors de l’incinération.
En théorie, oui : les flacons en PET ou PEHD sont recyclables. En pratique, cela est toutefois plus complexe :
Résultat : la grande majorité de ces flacons finissent avec les ordures ménagères, incinérés ou enfouis, sans valorisation de matière.
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Aujourd’hui, la réglementation française ne classe pas clairement les flacons d’e-liquide usagés. Ils ne sont ni considérés comme des déchets dangereux ni intégrés dans une filière REP (Responsabilité Élargie du producteur), comme c’est le cas pour les piles ou le tabac classique, qui prend en charge le coût du recyclage des mégots.
Par ailleurs, la directive européenne sur les plastiques à usage unique (SUP ou Single Use Plastic) ne s’applique pas directement à ce type de produit, même s’ils en partagent les enjeux. Cela laisse un vide réglementaire, où ni les producteurs ni les consommateurs ne sont guidés dans la bonne gestion de ces déchets.
Faute de filière dédiée, voici quelques recommandations pour vapoter de manière plus responsable, et en finir avec les mauvaises habitudes de recyclage :
Certaines boutiques de vape mettent en place des points de collecte volontaire. Pensez donc à vous renseigner auprès de votre revendeur.
Si le recyclage reste compliqué, il existe plusieurs gestes concrets pour réduire à la source l’impact de ces flacons.
Privilégiez tout d’abord les grands formats : en choisissant des flacons de 100 ml ou plus à recharger soi-même, vous limitez significativement la quantité d’emballages à usage unique. Moins de plastique jeté pour une même quantité de liquide consommé, c’est un geste simple, mais efficace !
Autre possibilité : se tourner vers les recharges en vrac. Certaines marques ou boutiques spécialisées proposent aujourd’hui des solutions pour recharger ses flacons sans générer de nouveaux déchets, parfois même avec un système de consigne. Bien que cette pratique reste marginale en France, elle mérite d’être encouragée et soutenue pour s’imposer comme une alternative crédible.
Il est également essentiel de porter attention aux marques que l’on choisit. Certaines entreprises s’engagent à concevoir des emballages plus respectueux de l’environnement, en misant sur des plastiques recyclables ou sur des étiquettes compostables. D’autres vont plus loin en mettant en place des dispositifs de collecte en magasin pour permettre aux consommateurs de rapporter leurs flacons usagés.
Au-delà des gestes individuels, une réponse collective et structurée s’impose. Il devient urgent de créer en France une véritable filière de collecte et de traitement des déchets liés à la cigarette électronique, à l’image de ce qui existe déjà pour le tabac.
Une telle filière pourrait :
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Aujourd’hui, les mégots de cigarette restent le déchet le plus visible et le plus problématique dans nos espaces publics. Mais à mesure que la vape gagne en popularité, les flacons d’e-liquide risquent de devenir les nouveaux déchets emblématiques du XXIe siècle, à moins que nous ne prenions dès maintenant des mesures concrètes pour limiter leur impact.