Si la fumée des cigarettes est nocive pour l’organisme, saviez-vous que, même une fois éteints, les mégots continuent à émettre des produits toxiques ? C’est ce que démontre une étude menée en 2020 par les chercheurs américains de la National Institute of Standards and Technology (NIST).
Si de nombreuses études ont mis en lumière les conséquences de la cigarette sur la santé ou celles de ses déchets sur l’environnement et la biodiversité, peu de chercheurs ont à ce jour étudié la pollution de l’air relative aux mégots éteints.
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Afin de déterminer si les mégots froids continuent à émettre ces substances toxiques, les chercheurs du NIST ont développé un appareil imitant le comportement des fumeurs qui inhalent 6 bouffées de cigarette avant de l’éteindre. Les mégots ont ensuite été placés dans une pièce hermétique afin d’étudier leur rejet de produits toxiques.
Les résultats de cette enquête sont sans appel et font état d’une pollution atmosphérique particulièrement importante : une fois éteinte et pendant environ 24h, une cigarette continue à émettre de la nicotine et de la triacétine, un plastifiant utilisé pour lier les fibres d’acétate de cellulose des filtres. De plus, au bout de 5 jours, leur taux de concentration chimique était toujours très élevé, jusqu’à atteindre près de la moitié de leur taux initial.
D’après Dustin Poppendieck, l’un des chercheurs de cette étude, “durant 7 jours, la nicotine provenant d’un mégot éteint pourrait être comparable à celle émise par la fumée du tabagisme actif”.
Le tabagisme passif se réfère à la fumée secondaire d’une cigarette, mais également aux particules toxiques qui stagnent dans l’air extérieur ou sur les surfaces intérieures après la consommation d’une cigarette. On estime ainsi que durant une semaine, un non-fumeur peut être exposé à la nicotine et aux autres substances chimiques si un cendrier n’est pas vidé.
Plus encore, les substances toxiques contenues dans la fumée imprègnent les tissus tels que les tapis, la moquette ou les coussins : c’est ce que l’on appelle la fumée tertiaire. Dans une pièce non aérée, la pollution de l’air relative à la cigarette restera inchangée pendant une durée d’un mois. On peut ainsi parler de tabagisme ultra-passif : même sans fumée, le risque est présent et reste considérable.
Pour ne pas contaminer votre domicile ou votre voiture, évitez de fumer à l’intérieur, même si vous ouvrez les vitres et fenêtres, nettoyez régulièrement vos cendriers, et nettoyez votre mobilier en tissu à l’aide d’un aspirateur muni d’un filtre HEPA (Haute Efficacité pour les Particules Aériennes).
D’après Santé publique France, un millier de décès seraient chaque année imputés au tabagisme passif. Ce dernier augmente le risque d’infarctus du myocarde de 27 %, et de cancer du poumon de 1,2 %. L’étude fait également état d’une possible aggravation des pathologies existantes ou de l’apparition de complications durant une grossesse chez un fumeur passif.
Les animaux de compagnie en sont également des victimes directes : un fumeur multiplie par deux le risque que son animal développe une maladie liée à la consommation de tabac.
Alors que les mégots sont l’un des premiers déchets retrouvés sur les trottoirs, les plages et les forêts, que savons-nous réellement de cette pollution sur l’environnement et la biodiversité ?
Les mégots sont un déchet redoutable pour les écosystèmes. Lorsqu’ils sont jetés par terre, leurs substances toxiques imprègnent les sols, les contaminent et menacent les plantes : par exemple à son contact, le trèfle blanc diminue sa croissance de 30 %. Les mégots sont également susceptibles d’être ingérés par les populations animales.
Ces derniers sont une source majeure de pollution de l’eau : ils libèrent jusqu’à 2 500 substances toxiques au contact de l’eau, menaçant ainsi tout l’écosystème marin. À lui seul, un mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau et détruire jusqu’à la moitié de la faune et de la flore présentes dans un litre d’eau contaminée.
Si vous êtes fumeur, il est ainsi primordial de placer vos mégots de cigarettes dans des cendriers adaptés, pour éviter toute contamination avec l’air intérieur ou extérieur.
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