Les dangers du tabac dépassent ses effets délétères sur la santé. En dépit de son apparente insignifiance, le mégot jeté négligemment sur le sol peut déclencher des incendies d’une ampleur dévastatrice. Selon l’article Tabac et incendies, retour sur plusieurs décennies de catastrophes, publié par Médiapart en 2017, on estime que 10 % des incendies de forêt dans le monde sont provoqués par des mégots mal éteints, provoquant chaque année la destruction 40 millions d’hectares.
Le mégot : première cause d’incendie en France ? Dans cet article, écomégot explore les conséquences écologiques et économiques de ce phénomène, et les actions à entreprendre pour limiter ce fléau.
Les mégots de cigarette représentent une problématique environnementale et de sécurité importante. Saviez-vous qu’il s’agit du premier déchet retrouvé dans l’espace public ? Grand responsable de la pollution des plages, où il est ramassé par milliers par les associations de nettoyage, il représente un danger majeur pour la population marine et les réserves en eau.
Mais ce qui rend les mégots encore plus dangereux, c’est leur rôle dans les incendies, particulièrement en période estivale, où les conditions météorologiques sont propices à la propagation du feu. D’après les données du gouvernement, 95 % des feux de forêt ont pour origine un comportement humain, et résultent principalement d’un comportement imprudent.
Malgré le lien entre comportements imprudents et feux forestiers, une étude menée par Ipsos et Vinci Autoroute en 2024 relève que 24 % des Français jettent leurs mégots de cigarette par la fenêtre de leur voiture, et que les inquiétudes par rapport au risque d’incendie ont diminué de 10 points par rapport à 2022. La proximité du risque influe également sur les comportements, et les fumeurs ont tendance à jeter davantage leurs mégots dans les régions à faible risque : en Île-de-France le chiffre atteint 42 %, alors que seulement 28 % des personnes interrogées en Occitanie admettent jeter leur mégot par la fenêtre.
La combinaison de plusieurs facteurs explique pourquoi les mégots sont particulièrement dangereux dans certaines situations. La sécheresse et les températures élevées favorisent la propagation des incendies, et les mois d’été, où les risques sont les plus élevés, coïncident souvent avec une fréquentation accrue des espaces publics et naturels. L’élément déclencheur, un mégot mal éteint jeté dans un lieu inapproprié, peut ainsi créer des conditions parfaites pour un incendie.
S’ils entrent en contact avec des éléments inflammables comme des herbes sèches, des feuilles mortes ou des déchets végétaux, les mégots de cigarette mal éteints peuvent rapidement s’enflammer. Bien que ce déchet puisse sembler inoffensif, sa température peut dépasser 700°C lorsqu’il est jeté ! De plus, le vent, ou les appels d’air produits par le trafic sur les autoroutes, peut faciliter la propagation du feu, transformant un petit départ de flamme en un incendie de grande ampleur.
Gardez en tête que, pour éviter d’être l’auteur d’un incendie, en forêt ou ailleurs :
En 2022, on dénombrait près de 10 000 incendies de forêt en France, dont une grande partie était liée à des comportements irresponsables comme le jet de mégots. Rien que dans le Gard, ce geste aurait causé plus de 300 feux en une décennie.
Les conséquences humaines des incendies causés par des mégots de cigarette peuvent être particulièrement dramatiques. Si ces derniers affectent souvent des zones peu peuplées, certains peuvent se propager rapidement aux espaces urbains, mettant en danger des vies humaines.
Ces incendies peuvent également engendrer des blessures graves pour les pompiers et les forces de secours qui luttent contre les flammes : depuis 1964, en France, 160 pompiers, gendarmes et bénévoles auraient trouvé la mort dans un feu de forêt.
D’un point de vue économique, les incendies provoqués par le jet de mégots sur la voie publique ont également des conséquences importantes. Le coût de la lutte contre les incendies de forêt, les dommages aux infrastructures et à la végétation pèsent lourdement sur les finances publiques. En 2021, ces derniers étaient estimés à plus de 100 millions d’euros, un montant qui comprend non seulement les dépenses pour la réhabilitation des espaces naturels, mais aussi les indemnités versées aux personnes touchées par les incendies.
Plus encore, au niveau écologique, les incendies dévastent des écosystèmes entiers. Les forêts de pins landaises, les garrigues méditerranéennes et les espaces naturels protégés sont souvent les premières victimes de ces incendies. La faune et la flore locales subissent des pertes irréversibles, et le renouvellement des écosystèmes peut prendre plusieurs décennies. Il convient également de relever que les incendies aggravent les émissions de gaz à effet de serre, et contribuent ainsi au changement climatique.
La prudence ne s’arrête pas au simple jet de mégot : il convient également de prêter une attention toute particulière aux cendres lorsque l’on fume dans une zone à risque. Bien qu’elles puissent sembler insignifiantes, ces dernières peuvent être le point de départ d’un feu de forêt. Par ailleurs, si en voiture les fumeurs peuvent utiliser un cendrier de poche, ce n’est pas le cas des promeneurs.
Pour lutter contre ce fléau, la loi du 10 juillet 2023, visant à renforcer la prévention et la lutte contre l’intensification et l’extension du risque incendie, interdit désormais de fumer dans l’ensemble des bois et forêts du territoire national lors de périodes de risques d’incendie.
À l’instar de l’interdiction de fumer sur les plages, les fumeurs ne peuvent plus allumer de cigarette, jusqu’à une distance de 200 mètres des espaces boisés. Si leur imprudence a causé un feu forestier, les responsables seront systématiquement recherchés par les forces de l’ordre, et pourront être sanctionnés d’une amende de 3 750 euros, et de 6 mois de prison. Ces sanctions peuvent aller jusqu’à dix ans de prison et 150 000 euros d’amende, si les dégâts causés à des tiers sont importants, ou ont engendré la mort d’une ou plusieurs personnes.
Au-delà des interdictions légales, la sensibilisation aux conséquences du jet de mégots et la prévention des incendies sont des leviers essentiels pour éviter que de nouvelles catastrophes ne se produisent. Les campagnes de communication sur les dangers des mégots jetés négligemment, ainsi que sur l’importance de les éteindre correctement, sont cruciales, notamment sur les autoroutes, à proximité des forêts et des espaces naturels, pour sensibiliser les consommateurs de tabac.
Les fumeurs doivent être conscients que leur imprudence peut mettre en danger non seulement la nature, mais aussi des vies humaines. En menant des actions éducatives dans les écoles, en ville, dans les entreprises et via les médias, et en diffusant ces messages de prévention, il est possible d’encourager des comportements responsables.
Des initiatives innovantes, comme celle développée par Keenat, écomégot, apportent des solutions concrètes aux collectivités. L’objectif : réduire l’impact des mégots sur notre environnement et la sécurité publique.
Il suffit d’un simple geste pour éviter que la prochaine cigarette ne devienne le point de départ d’une catastrophe : éteindre correctement son mégot et le jeter dans un lieu approprié. Les équipes Keenat installent en ce sens des cendriers sur pieds robustes et sécurisés, selon un plan d’implémentation stratégique, dans les zones à risque et à forte influence.
Les mégots sont ensuite collectés et recyclés en panneaux de sensibilisation, ou valorisés énergétiquement. Découvrez en davantage sur le projet écomégot et le recyclage des mégots en ville en consultant notre page dédiée !
Bon à savoir : le déploiement de la solution clé en main écomégot peut être financé par l’Alcome, premier éco-organisme dédié à la filière REP (Responsabilité Élargie du Producteur) du tabac.
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