La cigarette produit, de la culture du tabac jusqu’au déchet, une pollution importante qui met en péril l’équilibre écologique et sanitaire de notre environnement. Chaque année, les communes dépensent des millions d’euros pour ramasser et traiter les mégots de cigarettes.
Un nouveau dispositif, issu d’une loi de 2020, établit la responsabilité du producteur face aux mégots. Il vise à réduire la pollution des espaces publics par les déchets de tabac et à apporter un soutien financier aux communes. Plus de 900 communes en France ont décidé de participer à ce programme de collecte des mégots, lancé par l’éco-organisme Alcome dans le cadre du dispositif « pollueur-payeur ».
Voici ce qu’il faut retenir de ce nouveau dispositif de lutte contre la pollution des mégots.
Chaque année en France, entre 20 000 et 25 000 tonnes de mégots sont jetées, contenant des filtres en plastique (acétate de cellulose) qui peuvent mettre plus de dix ans à se décomposer.
Chaque mégot renferme des milliers de substances chimiques toxiques comme l’acide cyanhydrique, le naphtalène, la nicotine, le cadmium, le mercure, et le plomb, qui finissent souvent dans les mers et les océans, causant une importante pollution environnementale.
Un seul mégot peut contaminer 500 litres d’eau, libérant des substances toxiques qui peuvent polluer les sources d’eau et les sols, affectant la faune et la flore locales.
Les mégots de cigarette jetés au sol ont des répercussions désastreuses sur la santé humaine (maladies cardiovasculaires, respiratoires, cancers, etc). Les produits chimiques toxiques contenus dans les mégots s’infiltrent dans les eaux souterraines, affectant ainsi la qualité de notre eau potable, mais aussi la santé de la faune, de la flore et de tout l’environnement.
Le risque d’incendie lié aux mégots jetés dans des zones sèches ou forestières est également préoccupant. Le fait que ce déchet ne soit pas jeté à la bonne place soulève en ce sens de nombreuses problématiques.
La collecte des mégots est essentielle pour réduire les coûts associés au nettoyage des espaces publics. D’après un sondage du ministère de l’Écologie, les grandes villes françaises sont asphyxiées par les mégots :
En réduisant la pollution des espaces publics, les communes peuvent économiser des ressources précieuses et améliorer la qualité de vie des habitants. Le maintien de la propreté dans les zones touristiques et les centres-villes a aussi des avantages économiques en encourageant le tourisme et les activités commerciales.
Le nettoyage des mégots sur les plages et dans les rues était auparavant du ressort des services de propreté des collectivités, ce qui représentait un coût important principalement supporté par les contribuables locaux. Cependant, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire de 2020 vise à changer cela.
Cette loi est un projet conjoint de l’État et d’Alcome, un éco-organisme créé pour la réduction des mégots dans l’espace public. Désormais, ce sont les producteurs de produits du tabac qui assurent le coût de la gestion des mégots abandonnés, grâce à la mise en place d’une filière « pollueur-payeur ».
Ainsi, les fabricants de tabac devront contribuer financièrement aux efforts des collectivités pour collecter, nettoyer et traiter les mégots. Pour soutenir les communes dans cette lutte contre les mégots, Alcome propose un soutien financier au tri et à la collecte des mégots, qui varie selon le type de zone :
Ce soutien financier est complété par des cendriers de poche, des poubelles spécifiques pour les mégots, et des kits de communication pour sensibiliser la population. Ces efforts, s’ils portent leurs fruits, devront contribuer à une réduction de 40 % des mégots au sol d’ici à 2027.
En moyenne, il y a plus d’un mégot tous les dix mètres de voirie en France, avec des chiffres beaucoup plus élevés dans les grandes villes (4,5 mégots), comparé aux zones rurales (0,8 mégot).
Les communes participantes doivent, en contrepartie, établir chaque année un bilan des actions réalisées dans le cadre de ce programme. Parmi les 9 000 communes signataires, on trouve des grandes villes comme Paris, Lyon, et Marseille, mais aussi des communes plus petites comme La Ferté-sous-Jouarre en Seine-et-Marne ou Lalinde en Dordogne.
Le programme de collecte des mégots semble sur la bonne voie pour réduire significativement la pollution liée aux cigarettes et améliorer la propreté des espaces publics. Alcome prévoit un nouveau comptage en 2025 pour mesurer les progrès réalisés.
De nombreuses villes en France se sont lancées dans l’objectif « zéro mégot ». En tant que commune ou collectivité, il s’agit d’assurer les points de collecte des mégots. Qu’il soit sur pieds ou mural, chaque cendrier doit être accessible afin que les citoyens sachent où jeter leurs mégots dans les lieux fumeurs ou en entreprise.
De nombreuses solutions existent pour assurer que le jet du mégot se fasse dans un cendrier et non par terre, sur une plage ou dans une jardinière de fleurs :
Les initiatives des villes peuvent se concentrer sur le fait d’arrêter de fumer comme “ville sans mégot”. Mais si l’on concentre la communication sur les conséquences (et donc la responsabilité individuelle) liées au jet de mégots, on peut éviter tout autant de méfaits sans pour autant culpabiliser les fumeurs.
Pour favoriser l’implémentation d’un cycle de recyclage des mégots durable, écomegot propose une solution clé en main pour les communes et les entreprises : un cendrier qui est aussi un point de collecte. Lorsqu’il est plein, le cendrier est amené à l’usine de recyclage.
L’organisme écomegot se charge ensuite de la valorisation des mégots en commençant par recycler les filtres de cigarettes en matière plastique. Pour cela, un procédé unique est utilisé pour que la matière plastique contenue dans le filtre (l’acétate de cellulose) soit séparée des autres composants (cendres, papier, tabac, étiquette) et des substances toxiques.
La matière est ensuite transformée en panneaux de sensibilisation, qu’on peut placer près d’un cendrier pour encourager directement les fumeurs. Les entreprises, les institutions, zones d’activités et collectivités peuvent demander un devis à écomégot pour la facilitation des collectes et la valorisation des déchets du tabac.
Pour réduire la pollution des mégots, l’implication des citoyens est essentielle. Les communes peuvent organiser des clean walks (des collectes de mégots à pied) avec des associations pour collecter les déchets, y compris les mégots, et sensibiliser les participants aux enjeux environnementaux.
De plus, l’affichage de panneaux de sensibilisation et la diffusion de communications sont essentiels pour réduire ce déchet au bureau comme dans la nature.
Enfin, des sanctions plus lourdes pour ceux qui ne respectent pas les règles de propreté peuvent être appliquées localement. Ces mesures dissuasives, combinées à des campagnes de sensibilisation, aident à maintenir des espaces publics propres et contribuent à la filière de recyclage des déchets.
Copyright @ écomégot 2024. Tous droits réservés.