La pollution de mégots de cigarette est un réel fléau. Les mégots sont partout à nos pieds. Nous les croisons tous les jours dans les rues, sur les plages, dans les parcs… A l’heure où les problèmes écologiques sont au centre des enjeux politiques, économiques et sociaux, voir un fumeur jeter son mégot de cigarette sur la chaussée ne choque pourtant presque personne
Dans le monde, une cigarette sur trois finit dans la nature et c’est plus de 500 millions de kilos de déchets de tabac qui sont répandus dans notre environnement chaque année.
Si l’impressionnante quantité de mégots jetés dans la nature reste une problématique importante, c’est la composition toxique des filtres des mégots qui soulève de réels questionnements. Contrairement à ce que l’on peut penser, les mégots ne sont pas faits de coton mais de fibres plastiques (l’acétate de cellulose). Ils renferment de nombreuses composants toxiques et chimiques. Une fois en contact avec l’eau, ces substances deviennent de nouveaux prédateurs pour les écosystèmes et particulièrement les espèces aquatiques.
Dès lors qu’un mégot se retrouve en contact avec un milieu naturel, la transmission des polluants est imminente. Ces déchets sont composés d’une dizaine d’éléments chimiques comme des métaux lourds (plomb, mercure, chrome…), de la nicotine ou du goudron.
Si les mégots sont classés comme des déchets dangereux, c’est notamment à cause de la nicotine. Cette substance est utilisée depuis le XV ème siècle comme pesticide. Son utilisation comme telle est très encadrée et réglementée dans des pays comme les Etats-Unis, au Canada ou dans de nombreux pays d’Europe à cause de sa toxicité sur les espèces animales.
Il n’y a pas que du mauvais dans la gestion de mégots de cigarette et heureusement ! Jeter son mégot par terre était passible de 68€ d’amende il y a encore deux ans. Aujourd’hui le montant de cette contravention à doublé ( 135€) pour encourager les citoyens à prendre soin de notre environnement.
Ce qui change vraiment, c’est la responsabilité qui est maintenant partagée.
En application du principe pollueur-payeur, les industriels du tabac devront prendre en charge la gestion des déchets de leurs cigarettes. Cette gestion reposerait sur le versement d’une participation à un éco-organisme, à l’instar de ce qui existe déjà sur de très nombreux produits du quotidien (emballages ménagers, bouteilles en plastique, appareils électriques et électroniques, meubles, etc.). L’objectif de cette éco participation est de permettre le financement des actions d’information, de sensibilisation, de collecte de mégot et de traitement des mégots. En attendant la mise en place de cet organisme, c’est aux citoyens de faire attention et d’adopter les bons gestes vis-à-vis de la pollution des mégots de cigarette?
Comme dit plus haut, ce sont précisément les filtres à cigarettes qui posent problème car il n’existe aucune loi ou réglementation internationale pour éliminer définitivement ce fléau. Par conséquent, une très grande partie des mégots finissent leurs chemins dans les mers et les océans.
C’est un problème majeur qui exige une prise de conscience au niveau mondial, au même titre que les mesures mises en place pour réduire la consommation de plastique. Dans cette démarche, une association nommée Cigarette Butt Pollution Projet créée par des scientifiques et activistes écologiques américains. Leur mission est de faire bannir aux États-Unis et à travers le monde, l’utilisation de filtres à cigarettes.
Mais la puissance des lobbies américains entrave les objectifs fixés par l’association et aucun accord n’a pu être encore trouvé. Les filtres restent un argument marketing de taille dont les marques ne sont pas prêtes à s’en débarrasser.
C’est donc des millions et des millions de mégots jetés par terre, qui se retrouvent dans les bouches d’égouts, puis dans les fleuves pour finir dans les mers ou les océans. Ces ressources naturelles et considérées comme rares deviennent des espaces pollués.
Les mégots mettent environ 12 ans pour se dégrader totalement : les filtres mettent entre 1 et 2 ans pour se détruire, mais l’un de ses composants, l’acétate de cellulose, met quant à lui près de 10 ans pour se désintégrer totalement. L’environnement dans lequel évolue le mégot est aussi un facteur important qui a un impact sur les conditions de dégradation de ce déchet.
Chaque année, ce sont près de 5 200 milliards de cigarettes produites dans le monde avec une grande majorité composées de filtres. 66% d’entre elles finissent jetées dans la nature.
Nous savons qu’un mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau à lui seul. En contact avec l’eau, les filtres de cigarettes ont des répercussions catastrophiques sur les ressources naturelles et cela à l’échelle mondiale.
Les mégots représentent 40 % des déchets récupérés dans les villes et sur les plages lors des actions de nettoyage et de ramassage des déchets. Il s’agit du plus important déchet ramassé sur le littoral.
En France, chaque année, 30 à 40 milliards de mégots sont jetés par terre.
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